Dans cette interview, Philippe Monneret, fondateur de la moto-école Easy Monneret, s'exprime au sujet du décret autorisant officiellement la circulation interfile pour les motards, sous certaines conditions.

L’interfile désigne la pratique pour les motards de circuler entre les files de véhicules, qu’ils soient à l’arrêt, ou roulant à vitesse réduite.

Le décret s’applique aux deux-roues et trois-roues motorisés de moins d’un mètre de large.

Philippe Monneret rappelle que ce décret, qui fait suite à deux campagnes d’expérimentation menées sur près d’une décennie, officialise une pratique bien ancrée, que les motards exercent depuis de nombreuses années. 

Alors qu’il y a quelques mois, le doute planait sur une potentielle interdiction de la circulation interfile en moto, cette pratique a été autorisée, mais sous conditions.

La première restriction, qui concerne la limitation de vitesse pour la circulation interfile en moto (50 km/h maximum, réduite à 30 km/h lorsque les files sont à l’arrêt) est compréhensible. Cependant, Philippe Monneret regrette que cette autorisation soit restreinte aux axes rapides comportant deux fois deux voies séparées par un terre-plein central. Autrement dit, cette pratique reste interdite en ville.

Philippe Monneret rappelle que les motards ne recourent pas à la circulation interfile uniquement pour des raisons de confort. Cette pratique a également un objectif sécuritaire : en cas de freinage brusque, les motos ne peuvent pas freiner aussi efficacement que les voitures. Par conséquent, rester derrière une voiture, dans les bouchons, représente un danger pour les motards.