Contrôle technique moto et volume sonore

Le contrôle technique moto en France, une réglementation datant d’octobre 2023 qui concerne l’ensemble des véhicules motorisés à deux ou trois roues, cette mesure si controversée par bon nombre de motards. En effet, la majorité des motards s’opposent au contrôle technique des deux-roues, selon les dernières estimations 80% des motos sur le territoire français n’ont toujours pas passé le contrôle technique pourtant déjà en vigueur sur l’ensemble du pays. 

La Fédération française des Motards en Colère (FFMC) a multiplié les actions pour contester cette mesure, qu’elle considère inutile et contraignante. Beaucoup estiment que l’entretien des motos est déjà assuré par leurs propriétaires, soucieux de leur propre sécurité. De plus, certains dénoncent une décision davantage guidée par des intérêts économiques que par un réel souci de sécurité routière. 

À l’inverse, les partisans du contrôle technique estiment qu’un encadrement plus strict est nécessaire pour garantir la sécurité des usagers et réduire les nuisances sonores et environnementales. Selon eux, un contrôle rigoureux permettrait d’identifier d’éventuels défauts mécaniques et ainsi de limiter les risques d’accidents.


Photographie d'une moto

Contrôle du niveau d’émissions sonores : un point de contrôle supplémentaire ?

Le débat sur le contrôle technique moto reste particulièrement vif, et le mécontentement des motards ne cesse de croître, d’autant plus que la réglementation semble évoluer vers un renforcement des exigences. En effet, le contrôle technique moto devrait intégrer un contrôle du niveau sonore afin de réduire l'impact sur l’environnement urbain et d'améliorer la lutte contre les nuisances sonores. Initialement prévue pour entrer en vigueur le 1er mars 2025, la mise en place de cette mesure a été reportée au 1er juillet 2025. Ce report est principalement dû aux difficultés rencontrées par les centres agréés pour s'équiper de sonomètres conformes aux normes en vigueur, dans la mesure où ces derniers doivent s’équiper de l’un des trois outils validés par l’État, dont le coût moyen est de 5 000 € lorsqu’ils sont intégrés au système de contrôle de pollution. Les versions mobiles, encore plus onéreuses, rendent l’investissement d’autant plus difficile. De nombreux centres hésitent encore à franchir le pas, suite aux nombreux refus des motards de se conformer à la législation sur la réalisation du contrôle technique moto. Pour ceux qui ne réalisent qu’un ou deux contrôles par jour, cet investissement semble trop lourd, au point qu’il pourrait être plus judicieux d’abandonner cette prestation. Ainsi, seuls les centres à fort afflux de motos seraient enclins à s’équiper.


Ainsi, ce contrôle du bruit s’inscrit dans une réglementation plus large qui vise à vérifier l’état général des motos, scooters et tricycles, en passant en revue plusieurs points de contrôle : moteur, direction, roues, équipements de sécurité, éclairage, plaque d’immatriculation et niveau des émissions polluantes. L’objectif est de garantir que les véhicules en circulation respectent l’ensemble des normes de sécurité et d’environnement définies en France et en Europe. Lors de la visite périodique de contrôle technique, les propriétaires de véhicules motorisés devront s’assurer que leur engin respecte les niveaux sonores admissibles en fonction de sa catégorie et de sa cylindrée. Un résultat défavorable pour cause de nuisances sonores excessives entraînera une contre-visite obligatoire, au même titre que les autres défaillances critiques. Ainsi, les motards devront prendre en compte ces nouvelles exigences pour éviter toute immobilisation de leur véhicule ou une restriction de validité du certificat de conformité. Les centres de contrôle se préparent donc à accueillir ces nouvelles dispositions en mettant à jour leurs équipements et leurs services selon les moyens financiers de ces derniers. Toutefois, afin d’accompagner cette transition, certains d’entre eux proposent déjà des mesures sonores à titre informatif aux motards souhaitant vérifier leur conformité avant l’échéance officielle.


Quel avenir pour le contrôle technique moto ?

Pour conclure, l'ajout du contrôle du niveau sonore au contrôle technique périodique des motos s’inscrit dans une démarche d’encadrement toujours plus stricte de l’utilisation des deux-roues. Cette mesure soulève encore des critiques, tant du côté des motards, qui y voient une contrainte excessive, que des centres de contrôle, pour qui l’investissement nécessaire à l’acquisition d’outils conformes reste un défi financier. À l’approche de la mise en application prévue pour le 1er juillet 2025, il est essentiel que toutes les parties prenantes puissent trouver un équilibre entre exigences réglementaires, préservation de l’environnement sonore et réalisme économique. Seule une mise en œuvre progressive et adaptée aux réalités du terrain permettra d’apaiser les tensions et d’assurer une transition réussie vers un contrôle technique réellement bénéfique pour tous.