Reportage sur le légendaire circuit de Montlhéry, situé près de Paris, qui a célébré son centenaire ce week-end. Pour l'occasion, Philippe Monneret partage son expérience unique sur ce circuit mythique qu'il pratique depuis ses 12 ans.
La formation 125 : une obligation justifiée
La formation 125 est devenue obligatoire depuis une ordonnance de 2011, qui a modifié les conditions d’obtention de ce “mini permis”. En effet, jusqu’alors, les détenteurs du permis voiture (permis B) n’était pas tenu de passer une formation spécifique pour la conduite d’engins de 125 cm cube, s’il pouvait justifier de la formation nécessaire à la conduite des scooters de 50 cm cube (ces deux types de cylindrées forment une seule et même catégorie pour la réglementation et l’autorisation à les conduire). Depuis l’ordonnance de 2011, cette catégorie comprend également les tricycles à moteurs, dont la popularité est allée grandissante depuis.
Une formation 125 à cause de la mortalité des deux-roues
Les autorités ont constaté une augmentation importante des accidents liés aux conducteurs de petites cylindrées, que ce soit des 50 cm3 ou des 125 cm3. Sur la décennie précédant la mise en place de l’ordonnance, les statistiques relevées sont formelles : la mortalité accidentelle des conducteurs de petites cylindrées est passée d’un taux de 9% des victimes de la route à près de 30% du total des morts en France.
Un constat terrible, dont la gravité semblait croissante. En effet, la quantité de population s’installant en ville ou dans des territoires très urbanisés sur les dernières décennies ne cesse de croître. En conséquence, une large part des titulaires du permis B finissaient par revendre leur voiture (peu pratique et plus coûteuse) afin de simplifier les trajets urbains en utilisant des deux roues à petites cylindrées.
Pourtant, leur connaissance de la route issue de leur expérience de conducteur automobile ne leur permet pas d’adopter l’ensemble des bons réflexes nécessaires à la sécurité des deux-roues. Il faut ajouter à cela la densification de plus en plus importante du trafic, qui augmente le niveau de risque sur les routes pour tous les utilisateurs. Le gouvernement a donc décidé d’imposer cette nouvelle formation 125 de 7 heures, afin de s’assurer que tous les conducteurs de 2 roues (ou de tricycles motorisés) de petite cylindrée soient conscients des risques et des règles de sécurité indispensables à leur pratique de la route.
Une formation qui se veut une évolution
Cette nouvelle formation 125 est pensée dans la continuité de la précédente, qui demandait à tous les titulaires d’un permis B passé après 2007 de suivre un formation de 3h avant de pouvoir conduire un deux-roues de cylindrée comprise entre 50cm3 et 125cm3.
Lors de la mise en place de cette formation initiale, les postulants devaient s’assurer d’être titulaires du permis voiture depuis au moins 2 ans. Cette condition supplémentaire permettait de s’assurer que le conducteur avait déjà une expérience minimum de la route et de la conduite automobile.
Cette nouvelle formation permet aussi de simplifier le travail des moto-écoles, en réunissant les apprentissages. En effet la formation précédente était différenciée : vous deviez vous former soit pour un deux roues, soit pour l’usage d’un tricycle motorisé. Désormais, la formation 125 vous permet de conduire les deux types de véhicules, sous réserve que la cylindrée maximale ne soit pas dépassée bien entendu.
Un “permis 125” à la fois théorique et pratique
Le constat partagé à la fois par les professionnels de la route comme les moniteurs d’auto-école et par les statisticiens du gouvernement est le suivant : l’expérience de la conduite d’une voiture n’est pas suffisante pour être sensibilisé aux dangers des deux roues. En effet, les modes de conduite et les dépassements sont très différents en voiture et en moto. Votre visibilité auprès des autres usagers de la route est très différente selon le type de véhicule que vous conduisez.
L’objectif de la formation 125 est donc de vous familiariser avec toutes les nuances qui existent entre ces deux types de véhicules. C’est pour cette raison que la formation propose toujours deux heures de théorie (pendant lesquelles vous passerez notamment en revu les accidents les plus fréquents liés aux scooters de 50 à 125cm3).
Cette partie de la formation est spécifiquement pensé pour provoquer une prise de conscience chez l’apprenti motard :
- Des risques spécifiques aux deux-roues (visibilité, adhérence, équilibre etc.).
- Des astuces à adopter dans la circulation (notamment vis à vis des angles morts des autres véhicules).
- De l’importance de la maîtrise de son allure, en fonction des conditions de circulation et de sa capacité de freinage.
La formation 125 est tout à fait justifiée au vu des enjeux de sécurité actuels sur les routes. Elle permet à la fois un accès plus rapide aux deux-roues qu’un permis moto, tout en assurant au futur conducteur de maîtriser les enjeux indispensables à sa propre sécurité et à celle des autres conducteurs.